Chéri·e, j’ai dématérialisé les gosses !

, par Pierre Coutil

La question que n’avaient pas prévue les EdTech : “Mais où donc sont les élèves lorsqu’il·elles ne sont pas en présentiel ?”

Le Ministre annonce dans les médias que "L’École de demain sera à distance" [1].

Et les milieux éducatifs autorisés de bruisser sur l’expérimentation dans les semaines à venir puis le maintien après l’épidémie de formes pédagogiques dites "hybrides" ou "mixtes" (c’est-à-dire articulant présentiel et distanciel).

On pourrait être surpris de ces annonces et du maintien d’une ligne EdTech orthodoxe après 2 mois de confinement qui ont montré les limites du distanciel et son effet sur les décrochages scolaires de la Petite Section à la Terminale provoquant l’accélération des inégalités sociales, dans le contexte d’un système éducatif français où les effets de l’origine sociale est déjà un des plus prégnant au monde [2].

Mais là n’est pas mon propos.

Je bute sur une simple question concernant le maintien de temps en distanciel à long terme : Où seront les gosses de 3 à 17 ans (donc) sur les temps de distanciel ?
 Chez eux ? Seul·es ? Accompagné·es par des parents en télétravail mais juste pour les cols blancs alors ? Ou on confie officiellement cette mission aux femmes vu qu’elles ont assuré efficacement leur triple journée pendant le confinement ? Ou on passe aux 28h/hebdo payées 39 pour les salarié·es-parents ?
 Dans des CRAD ? de grands Centres de Regroupement Apprenants Distanciés ? gardé·es par qui ?
 Chez PapiMamie ? (Ah bah non avec la réforme des retraites PapiMamie seront en télétravail… ou pédaleront en tandem pour UberEats)
 Numérisés dans le Cloud ? Mais, du coup, c’est les GAFAM qui toucheront l’Allocation de Rentrée Scolaire ?

Si quelqu’un a compris les modalités à long terme des sessions de distanciel envisagées de la Maternelle au Collège, je veux bien qu’on m’éclaire…